C'est un article que j'avais écrit quand j'étais encore dirigeante de mon entreprise et en créant ce blog, j'ai voulu vous le faire partager encore. Car pour moi, il m'apporte régulièrement de l'espoir dans ma situation actuelle. Des amies m'ont avoué aussi, qu'elles le relisaient régulièrement. Qu'il puisse vous apporter un éclairage sur votre situation.
Ecrit en janvier 2009 :
"Avec un avenir incertain, on est tous amené à se poser de nombreuses questions. Les médias, la télévision nous ont inondé de messages dramatiques sur la crise, d'abord aux Etats-Unis puis en France, qui parfois nous font perdre espoir dans notre capacité à rebondir.
A l'automne 2008, alors que le battage médiatique était au plus haut (moins de pouvoir d'achat, crise financière, banques en faillite), je me suis plongée dans un livre intitulé "De la performance à l'excellence. Devenir une entreprise leader". Pour certaines de ces entreprises qui ont été étudiées, sur plus de 15 ans par l'équipe de Jim Collins, ancien professeur de Stanford et responsable d'un laboratoire de recherche en management dans le Colorado, la crise de 2008 ne les a pas épargné. Certaines ont sombré, ont été racheté, d'autres, s'en sortent relativement bien. Mais à travers ce qu'elles ont pu vivre au fil du temps et des différentes difficultés qu'elles ont connu, mon attention s'est porté sur ce que Jim Collins appelle le paradoxe de Stockdale. Dans ce paradoxe, j'ai retrouvé des éléments de la Communication Créatrice de Valeurs que Chine Lanzmann, ma coach m'avait fait découvrir.
Face à toutes les incertitudes de 2009 et des années à venir, je sentais qu'il était nécessaire pour mon entreprise et pour moi-même de formaliser ce que j'avais au fond de moi. J'ai trouvé mes premiers éléments de réponse dans le paradoxe de Stockdale, que je vous livre par la suite.
Qu'est-ce le paradoxe de Stockdale ?
Et en même temps
Faire face à la plus brutale des réalités, quelle qu'elle soit.
Quelques explications tirées du livre de Jim Collins, de la performance à l'excellence, Devenir une entreprise leader.
Le nom de Stockdale "fait référence à l'amiral Jim Stockdale, l'officier américain le plus gradé du camp de prisonniers "Hanoi Hilton" pendant la guerre du Vietnam. Torturé en plus d'une vingtaine d'occasions au cours des huit années de sa captivité (1965-1973), l'amiral Stockdale a vécu la guerre sans que ses droits de prisonniers aient été respectés, sans aucune perspective de libération ni certitude qu'il survivrait assez longtemps pour revoir sa famille. [...] Jim Stockdale nous invita [...] à déjeuner. pour m'y préparer, je lus l'ouvrage qu'il avait écrit avec sa femme, où ils relataient à tour de rôle ces huit années de guerre. Je me sentais de plus en plus déprimé en lisant le livre. Il me semblait si triste : l'incertitude de son sort, la brutalité des geôliers, etc. Puis soudain, il me vint à l'esprit que j'étais là, assis dans mon confortable bureau chauffé, à regarder le splendide campus de Stanford par un merveilleux après-midi. Et je me sentais déprimé à lire une histoire dont je connaissais déjà la fin ! Je savais qu'il s'en sortait, qu'il retrouvait sa famille, devenait un héros national et passait le reste de sa vie à étudier la philosophie sur ce superbe campus. Si moi, je me sentais déprimé, qu'est-ce que ça avait dû être pour lui, quand il était là-bas et qu'il ne connaissait pas la fin de l'histoire ?
"Je n'ai jamais perdu confiance quant à la manière dont cela se terminerait, dit-il quand je lui posai la question. Non seulement je n'ai jamais douté que j'en sortirais, mais j'étais également sûr que cette expérience deviendrait l'évènement majeur de ma vie, celui que, rétrospectivement, je ne voudrais jamais effacer".
Je fus incapable de prononcer un mot pendant quelques minutes [...]. Après avoir parcouru une centaine de mètres en silence, je lui demandai : "Qui n'y arriverait pas ?"
"Oh, c'est facile, dit-il. Les optimistes."
"Les optimistes ? Je ne comprends pas" répondis-je, complètement perdu étant donné ce qu'il m'avait dit cent mètres plus tôt.
"Les optimistes. Oh, ils étaient les premiers à affirmer qu'on serait tous dehors avant Noël. Mais Noël passait. Alors ils disaient qu'on sortirait avant Pâques. Et Pâques passait. Puis Thanksgiving, puis de nouveau Noël. Et ils mourraient de désespoir."
De nouveau, une pause. Puis, se tournant vers moi, il dit : "C'est une leçon très importante. Vous ne devez jamais confondre votre foi en un dénouement heureux (ce que vous ne pouvez jamais vous permettre de perdre) et la discipline que vous vous imposez d'affronter les aspects les plus durs de votre réalité présente, quels qu'ils soient." [...] La vie est injuste, parfois à notre avantage, parfois non. Nous aurons tous à vivre un jour ou l'autre des désillusions et des évènements accablants, des échecs sans raison et sans responsable. [...]
Jim Stockdale m'a appris que ce n'est pas la présence ou l'absence de difficultés qui différencient les gens, amis la façon dont ceux-ci gèrent les inévitables difficultés de la vie. Dans cette lutte qu'est la vie, le paradoxe de Stockdale (conserver la foi tout en affrontant la réalité en face) a montré sa puissance dans les épreuves, pour que l'on n'en sorte pas affaibli, mais au contraire renforcé."
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